Jeudi 30 avril

Confinement : j45 / ressenti : la diagonale du vide à vélo

Cher corona,

Dernier jour du mois d’avril, je pense changer le proverbe « en avril, ne te découvre pas d’un fil » par « en avril, le mois où ça défile ». Bilan du mois passé entièrement confiné : je n’ai rien vu passer. Bilan en données chiffrées : + 30.000 kilos, + 10 cm de cheveux fous (la légende ne dit pas si ce sont des cheveux blancs), 5 crises du rangement, 10 crises de nerf, 100.000 « range ta chambre », 60 « qu’est-ce qu’on mange ?», 30 « tu peux mettre la table ? », mais aussi en moins : une ramette de papier, le stock de chocolat et celui de farine.

Cet après-midi, question de bien finir le mois, nos grands chefs nous ont sorti une carte de France colorée. On dirait les cartes des cours d’histoire-géo au collège où on devait colorier au crayon de couleur les zones à forte densité, les zones libres ou occupées, sans oublier la diagonale du vide et la petite légende.

Ici, chaque couleur correspond à un grade dans la crise sanitaire, ce qui aura une conséquence sur le déconfinement. En clair : regarde ta couleur, je te dirai ce que tu fais demain. La carte du cours d’aujourd’hui se divisent en trois couleurs ou plutôt trois équipes :

• L’équipe des verts où tu n’es pas en enfer
• L’équipe des oranges où y’a un petit peu trop rien qui change (ou pas)
• L’équipe des rouges où là-bas attention plus rien ne bouge.

Pas de bol, je te laisse deviner dans quelle équipe on est.

Je ne veux pas tirer à boulets rouges sur nos grands chefs, mais ça a l’air d’être un bazar ce déconfinement. Désormais sur liste rouge, on va encore être la lanterne rouge du pays. Mon compte en banque va bientôt virer dans le rouge et je vais finir par boire du gros rouge… comme la pauvre Gervaise de Zola. Quoi, tu vois rouge dans mon fil rouge ?!? Pour résumer :  pour le moment : rouge sur rouge, rien ne bouge (clin d’œil au capitaine).

En tous cas, rouge ou pas, la journée a fini sur un magnifique arc-en-ciel de toutes les couleurs. Vert, jaune, rouge… Toutes étaient réunies. Heureusement que la nature est là pour nous apporter un peu d’espoir et de poésie.