Journal d’une confinée #53 : drôle de comparaison
Vendredi 8 mai
Confinement : j53 / ressenti : toujours trop long
Cher corona,
Aujourd’hui, drôle de parallèle. Le 8 mai, c’est férié : la France célèbre sa libération suite à la seconde guerre mondiale. Curieux de fêter une libération en période de confinement. Il faut dire que dans quelques jours nous célébrons notre drôle de libération dans notre drôle de guerre. Drôle de comparaison.
On sait que les crises et les guerres révèlent le pire et le meilleur de l’être humain. L’Histoire nous l’a montré, l’Histoire nous le montrera. En cette période de crise sanitaire inédite, je n’ai envie de ne retenir que le meilleur. Ça doit être mon côté optimiste. Peut-être que l’avenir me dira le contraire.
Toujours est-il que j’admire la résilience. Rien que le mot, ça claque. Résilience, ça sonne comme résistance, ça sonne comme lien aussi. En tous cas, la résilience, c’est l’aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit des circonstances traumatiques. Et ce n’est pas moi qui le dis c’est monsieur Larousse. En cas de panne, on continue de fonctionner. En cas de crise, on continue d’avancer.
Alors depuis le début de notre crise à nous, on a vu pleins de conneries (et entendu aussi). Mais on a vu aussi de belles résiliences, de belles avancées, de belles solidarités. Déjà il y a les engagements : les soignants, les enseignants, les caissiers, les livreurs… Il y a les créations solidaires en tout genre : masques en tissu, visières de protection, blouses… Il y a les chaînes de solidarité : actions pour les SDF, lettres pour les personnes âgées…
Je ne sais pas trop ce que l’Histoire retiendra de tout cela. Je ne sais pas ce que l’Histoire retiendra de nous. Et surtout, je ne sais ce que nous en ferons. En tous cas, des belles actions, j’en ai vues, j’en ai lues, j’en ai écrites, j’en ai faites. Oh, dans toutes ces actions, personne ne veut ni médaille, ni gloire éternelle, tous agissent comme ça pour le plaisir, pour aider, pour être là… Et ça, ça me donne l’optimisme de croire que le monde changera.
Comme pour la seconde guerre mondiale, on peut choisir de retenir le pire ou le meilleur de l’être humain. En ce jour d’armistice et à l’aube du déconfinement, je n’ai envie de ne retenir que le meilleur. Oui, drôle de comparaison.
Comments
Toujours est-il que pour nous, de ce confinement, on retiendra surtout ta plume qui nous a permis de patienter et de créer un lien quelque soit la situation… Ce serait super que tu continues à nous enchanter par tes mots, même maintenant pendant le déconfinement… et après !?!