Journal d’une confinée #12 : les hauts, les bas et nulle part
Samedi 28 mars
Confinement : J12
Ressenti : beaucoup trop
Cher corona,
J’ai l’impression que t’as contaminé mon bel optimisme ! Voilà qu’on en a repris pour 15 jours de confinement MINIMUM. Aujourd’hui j’ai donc plutôt le moral dans les pantoufles (c’est comme dans les chaussettes mais en période de confinement).
Je n’ai jamais eu autant envie de faire du vélo (et pourtant j’ai plutôt tendance dans ma vie à sécher les cours de sport). J’ai bien un vélo d’appartement mais l’idée de pédaler pour aller nulle part me déprime.
En parlant d’aller nulle part, comme personne ne venait, je suis restée en pyjama jusqu’au milieu de l’après-midi. Même mon style est en confinement, même s’il n’a jamais été si libéré que cela (quoi le jean-basket, ce n’est pas un style ?).
Sinon, ce n’est pas que je n’ai rien à faire, mais c’est que je n’ai pas envie le faire, nuance ! J’ai ouvert un placard. Au vu du bazar et de la flemme interstellaire, je l’ai vite refermé. L’expression ne pas remettre à demain n’a pas de sens en période de confinement parce que demain c’est comme aujourd’hui.
Monsieur est parti faire quelques courses, il est revenu avec trois sacs, du chocolat pour tenir un siège et l’envie de ne jamais y retourner. Je l’ai aspergé de gel hydroalcoolique, il n’a pas apprécié.
Faut dire que plus mon moral dégringole, plus celui de monsieur monte en flèche. Il s’est investi d’une mission sacrée en décidant de sauver l’humanité ou plutôt d’aider ceux qui sauvent l’humanité. Il s’est lancé dans la confection de masques de protection en plastoc. L’occasion de me prouver que son imprimante 3D sert à autre chose que d’encombrer la maison. Imaginer le pharmacien du coin avec cet équipement me fait presque regretter de ne pas avoir de raisons de sortir.
En tous cas, heureusement qu’il nous reste le chocolat, même s’il mène nulle part !