Mercredi 1^er avril – en direct des Bahamas

Confinement : J16

Ressenti : comme au premier jour (poisson d’avril !!)

Cher corona,

Tout va bien dans le meilleur des mondes. Le soleil vient de se lever, encore une belle journée dirait notre ami Ricoré. Tout le monde s’est mis au travail dans la joie et la bonne humeur. Une poésie à apprendre ? Avec plaisir ! Des tables à réciter ? À la bonne heure ! On a fait tout cela en chanson parce que « la vie c’est plus marrant et moins désespérant en chantant » (les meilleurs reconnaîtront ;)). Le confinement est terminé, tout le monde est guéri. Hop, emballé, c’est pesé ! On reprend notre vie là où on l’a confinée.  

POISSON D’AVRIIIIIIIL !

Crois-moi, j’aurai aimé que le gouvernement nous dise la même chose. Même si ça aurait été un peu excessif comme organisation, non ?

Désolé pour toi, mais ici, tout va bien dans le meilleur des mondes. Le soleil vient de se lever… nous aussi, mais en retard (oui je mets mon réveil pour ne pas perdre le rythme, là c’était raté !).  Je me suis réveillé les cheveux en vrac et pleins de petits poissons en papier scotchés sur la tête. Ma fille s’est mise à hurler « poisson d’avriiiiil », le radio-réveil s’est mis à hurler, je me suis mise à hurler : « l’école a repris les filles, dépêchez-vous, vous êtes en retard ». Bon, le fait que je sois moi-même encore en culotte avec la trace de l’oreiller sur la joue, le poisson est tombé à l’eau. Et les filles m’ont regardé avec des yeux de merlan frit, déçues de ne pouvoir jouer des tours de poisson à leurs copains.

Alors, j’ai emballé la table en bois de protections plastiques. « On opère quelqu’un ? », a demandé monsieur. Il ne croyait pas su bien dire : je lançais un atelier peinture pour tout le monde ! C’était plutôt ma tolérance au désordre qu’on opérait.

La plus petite s’appliquait les manches trempant dans la peinture et les plus grandes étaient méga concentrées à mélanger les pots pour créer une nouvelle couleur. Respect à la maîtresse qui gère un atelier pour 35 artistes avec seulement trois taches sur les tabliers. Au bout de 5 minutes, la table était immaculée de peinture, les filles ravies et les petits poissons peints accrochés au mur. Une belle pêche du 1^er avril !  

D’habitude, je n’aime pas trop le 1^er avril. cette fête un peu curieuse qui consiste à faire croire à des gens une info qu’ils auraient pu croire si on n’était pas à cette date-là. Mais, les enfants ont l’art de nous faire changer d’avis : la journée a consisté à se lancer des blagues Carambar et se coller avec plus au moins de discrétion des poissons en papier.  Et, quand ma fille est descendue en maillot de bain pour relever le défi lancé par la maîtresse, j’ai presque adoré le 1^er avril. On n’a pas fini la journée en chantant, mais on n’était pas loin.

En tous cas, poisson d’avril ou pas, la crise sanitaire est toujours là. On doit encore rester dans notre bocal, une arête en travers de la gorge. Gloups !