Journal d'une confinée

Journal d’une confinée #28 : géant vert !

Lundi 13 avril

Confinement : J28 // Ressenti : une épreuve des poteaux dans Koh-Lanta

@photo libre de droit – walkersalmanac

Cher corona,

Aujourd’hui, j’étais en mode boudage. Je sais, je n’ai plus 5 ans, alors on va dire que je faisais la gueule, mais la gueule avec classe, la gueule sans râler. Et sans râler, c’est plutôt rare.  

Aujourd’hui, ma séance boudage consistait à mettre de côté mon portable et retrouver un des plaisirs essentiels : le plaisir de la terre. Oui la terre, celle qu’on goûte quand on est petit, celle qu’on n’aime pas avoir sur les mains quand on est adulte et celle que les enfants adorent ramener partout dans la maison.

Bon, ce n’est pas que je n’aime pas avoir les mains dans la terre (quoique !). C’est juste que ma main, elle n’est pas très verte. Tant mieux, une main verte ça peut être bizarre, mais c’est quand même bien pratique pour faire pousser des plantes.

Oh, y’a bien deux trois trucs que je sais cultiver. J’ai dans mon jardin un coin rien qu’à moi avec des clématites sur treillis, un palmier qui ne craint pas le gel, un magnolia taille bébé et un hortensia qui ne monte pas. Soyons honnête : je ne pense pas qu’ils aient besoin de moi pour pousser, mais ça me fait plaisir de me dire que c’est quand même un peu grâce à moi. Juste un peu.

Donc, en mode boudage contre toi et tout ce bazar, je me suis mise au vert. J’ai pris une grande décision végétale : rempoter toutes mes plantes intérieures. Voilà ! La dernière fois que j’ai dû faire cela, j’étais encore dans la vingtaine, c’est dire.

Mes plantes ne parlent pas. En tous cas, je ne suis pas encore assez confinée pour les entendre. Et ben, si elles avaient eu la parole, je pense qu’elles auraient fait des « ah ! » et des « oh ! » de surprise ou mieux un double check. Il faut dire que d’ordinaire les rares tête-à-tête avec mes plantes sont ces moments bien spécifiques où je leur balance en pleine terre la fin des gourdes d’eau des enfants.

On peut même aller jusqu’à comparer ma maison au Koh-Lanta de la plante. Tu sais ce jeu télévisé où des gens survivent sur une île déserte pas si déserte sans bouffe, avec des épreuves et un animateur tout bronzé. Ici, c’est pareil, mais pour les plantes et sans l’animateur bronzé. L’objectif : être endurant pour durer plus longtemps. Mes épreuves sont assez simples : une épreuve de manque d’eau enchaîné à une épreuve du trop-plein d’eau. C’est vrai que « mes plantes ont souvent soif » et que le jour où j’ai décidé de les arroser, monsieur a la même idée. Et pour cela, elles ont quand même vraiment de l’endurance.

Et me voilà en mode boudage et gants de jardin genre ceux de Nicolas le jardinier (tu sais le vieux monsieur sur le bouquin de jardinage de mamie dans les années 90) plantée au milieu de mon jardin à leur préparer un petit mélange terreau-eau de ma spécialité. Je pense que j’essayais de me faire pardonner auprès de mes plantes. Et ça m’a pris tout l’après-midi, même ma fille est venue m’aider. Et je te jure que quand je les ai remises à leur place dans la maison toute belles, toute propres, je les ai entendues me chuchoter « merci ». Oui, la sentence est irrévocable. ­

La rédac' en basket

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