Journal d'une confinée

Journal d’une confinée #29 : apprenons à danser sous la pluie

Mardi 14 avril

Confinement : J29 // Ressenti : des mois (mais avec une deadline)

@photo libre de droit – Noelle Otto

Cher corona,

Premier coup de tonnerre. Le chef a parlé. On vient de se reprendre non pas une, pas deux, pas trois, mais quatre semaines de confinement. Emballé, c’est pesé. Enfin, plutôt, emballé, c’est confiné. J’ai la curieuse impression d’être un prisonnier qui attend une remise de peine et qui vient de reprendre une rallonge.  Sauf que, moi, ma cellule de prisonnier, je m’y sens plutôt bien.

Je crois que le dehors me fait grave flipper.

Deuxième coup de tonnerre À ma grande surprise, parler de déconfinement (quel beau mot !) m’a plutôt angoissé. D’autant plus qu’on ne nous a pas dit : « sortez, le méchant est parti », mais plutôt « sortez, mais pas tous en même temps et pas main dans la main et pas sans masque et pas pour s’amuser et pas les vieux non plus». Moi, j’ai simplement entendu : « Sortez, ne vous faites pas choper and God save les français ».

Je crois que le dehors me fait grave flipper.

Si je me peux me permettre une comparaison hasardeuse. Ça m’a fait penser à l’orage une belle nuit d’été. Avant que l’orage ne survienne, tout semble aller sous le meilleur des ciels. Et puis, le tonnerre gronde et c’est le déluge. Et quand on est réfugié dans son abri et non sous la pluie, on vient presque à trouver qu’un orage, c’est plutôt une bonne chose. Je ne dis pas que tu es une bonne chose, loin de là. Mais l’arrivée de l’orage a permis de réveiller certaines consciences, de prendre conscience de ce qui est essentiel dans notre vie et dans notre monde, de faire bouger les lignes… Mais, tout ça, c’est tellement plus facile quand on est sous son abri.

Je crois que le dehors me fait grave flipper.

Troisième coup de tonnerre. En tous cas, tu n’es pas parti. Mais ça n’empêchera pas la reprise de l’école au joli mois de mai. À cette annonce, j’ai entendu des cris de joie juste derrière moi. À cette annonce, j’ai entendu une alarme dans ma tête de future déconfinée.  On est bien d’accord que les enfants ce ne sont pas les champions des règles sanitaires. D’ailleurs, la leçon sur les distances est bien celle qu’ils galèrent le plus à enregistrer. Quand on voit que les filles ne gardent pas leur manteau en plein hiver, je me suis demandé ce que ça allait donner avec un masque sur le nez. J’aurai préféré qu’on m’annonce le début des retrouvailles familiales (et des fêtes d’anniversaire) sous abri.

Je crois que le dehors me fait grave flipper.

Tant pis, j’ai quatre semaines pour apprendre à danser sous la pluie.

La rédac' en basket

hello@laredacenbasket.fr

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