Journal d'une confinée

Journal d’une confinée #36 : la musique au soleil

Mardi 21 avril

Confinement : J36 // Ressenti : un adagio

@Céline Plunian

Cher corona,

Je ne le dis pas trop fort, mais je pense que depuis le confinement, la météo est de mon côté. Encore hier soir, je regardais le journal météo. D’ailleurs, je me suis d’ailleurs demandé pourquoi je regardais en sachant que je n’avais pas prévu le lendemain d’aller plus loin que le bout de mon canapé. Bref, je regardais quand même. Et j’ai constaté deux choses :

1/ la gentille dame qui nous montrait les villes sur la carte de France a disparu des écrans, la pauvre est confinée elle-aussi. 2/ la carte de France en est toute perturbée : en plein mois d’avril ne te découvre pas d’un fil, le soleil est en haut, la pluie est en bas.

Attention, je ne dis pas qu’il fait pourri chez nous, mais paraît-il « les gens du Nord ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors ». Conclusion : je pense que la météo est de mon côté ! Et je trouve ça assez sympa de sa part de faire un effort pour ne pas me faire regretter l’annulation de mes vacances d’avril.

Pourtant la météo, je la mets à rude épreuve. Et oui, en confinement, je chante plus souvent qu’à d’ordinaire. Et comme on dit : arrête de chanter, il va pleuvoir. Raté ! Je chante des la, des si, des do, des tralalas… Il faut dire que mes filles ont la bonne idée de faire de la musique. Enfin, c’est moi qui ai eu l’idée au départ et ce sont elles qui se sont motivées à l’arrivée. Moi, j’adore chanter et les écouter assise sur une chaise juste à côté d’elles, genre « je vérifie tes gammes », alors que je galère à déchiffrer les notes.

Pour être honnête, moi et la musique, ça fait deux. Enfin, moi et le solfège, ça fait deux. Au collège, je me rappelle avoir bien cassé les oreilles de mes parents à souffler comme une dératée dans ma flûte à bec. Je me rappelle aussi avoir écrit au crayon de bois les notes sous la portée, parce que pour moi c’était du charabia. Des années « musique au collège », il me reste : la honte d’avoir chanté devant toute la classe, le dessin d’une belle rangée de clés de SOL et les notes de l’Ode à la Joie incrustées dans mon cerveau pour la vie. Pourtant la musique, j’aime cela. J’aimerais faire du piano au milieu du salon, les enfants m’accompagneraient en musique (comment ça, on ne vit pas dans la mélodie du bonheur ?!). Pour le moment, il ne me reste qu’à fredonnant des la, des si, des do, des tralalas… et désolé pour les oreilles des autres.  

En tous cas, en deux ans de musique, mes filles ont largement dépassé mon niveau gagné en 4 longues années de musique en milieu scolaire : « mais non maman, ce n’est pas un do, là », « mais non, maman, cette note on la joue plus longtemps », « quoi, tu ne connais pas la clé de FA ?! » (et mal la clé de SOL aussi, en réalité). Je ne le dis pas trop fort, mais je m’en fiche de ne pas être au niveau, ça me plaît qu’elles me bluffent. C’est comme cela.

En tous cas, à la maison, le confinement rime avec déconfinement des instruments. J’espère que les voisins aiment la guitare, la flûte traversière et le son du ukulélé de la petite dernière. Je ne le dis pas trop fort, mais je pense que mes enfants ont du talent (quoi, ce n’est pas objectif ?!). Vraiment, à tous les niveaux, le soleil en confinement est de mon côté !  

La rédac' en basket

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